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Qui Sommes Nous?

PAROLE À L’ÉVÊQUE DE BATROUN MONSEIGNEUR MOUNIR KHAIRALLAH

(source : préface du livre : « La faim du monde écrit par mère Brigitte) – rassemblement à son image)

C’est en rendant gloire et louange au Seigneur que je rédige la préface de ce livre qui révèle l’identité de son auteur, Brigitte May, mais qui m’investit personnellement dans une aventure qui nous est commune.

L’histoire qui me lie à Mère Brigitte May remonte en effet à 1984, à ce jour du 26 février où Brigitte reçut la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ dans sa cave-studio d’artiste à Paris, rue Lhomond, non loin de l’église Notre-Dame du Liban et de l’église Saint-Médard où j’étais en paroisse pour terminer mes études à l’Institut Catholique et à la Sorbonne.

Elle cherchait l’Amour absolu du père ; c’est alors que Jésus se révéla à elle en lui disant : « Brigitte tu n’étais plus là, mais moi j’étais là ; tu ne Me quitteras plus ; tu seras ermite ». Brigitte découvre que Jésus l’aime personnellement, comme elle est : « il y eut au fond de moi une révolution complète ». Elle ressentit l’immense « tendresse guérissante de Dieu le Père » qui l’appelait à « l’Amour infini par son fils Jésus-Christ » et la guérit de sa blessure d’enfance. Elle ne savait pas, à l’époque, qu’elle allait être amenée à venir au Liban pour vivre sa vocation d’ermite à l’exemple de François de Chasteuil, le fameux « ermite du Mont-Liban » qui mourut dans la Vallée Sainte de Qadisha en 1644. Elle ne savait pas, et moi non plus, que le Seigneur nous réservait un avenir commun au service du diocèse de Batroun.J’ai connu Brigitte grâce à Sœur Jeanne Claude Chamoun (Sœur de la Congrégation de la Sainte Famille Maronite) qui préparait un DEA en pédagogie à la Sorbonne, et qui m’avait demandé d’être membre du jury de sa soutenance ; elle fut l’instrument et le premier témoin de la conversion de Brigitte.

Brigitte fut invitée par Sœur Chamoun à venir au Liban en juillet 1986 pour y découvrir la jeunesse blessée de la guerre, et, alors qu’elle visitait la Vallée Sainte, dans la grotte de Saint Antoine le Grand, elle entend une voix : « Brigitte, c’est sur cette Terre que tu seras ermite » ; ce sera le père Boulos Najem (Pères Missionnaires Libanais) qui confirmera cet appel, et – contre sa volonté – Brigitte obéira et quittera Paris pour venir servir la jeunesse libanaise au lycée Saint Elie de Batroun à travers l’association « Mission des Enfants du Cèdre » qu’elle fonda à Paris, à Saint Maurice en Suisse puis à Beyrouth (dissoute en 1998). Son premier père spirituel sera l’Abbé Général feu Emmanuel Khoury (Ordre Libanais Maronite).

Le 13 juillet 1986 Mgr Paul Emile Saadé alors ordonné évêque de Batroun, m’appela auprès de lui pour être son secrétaire puis son Vicaire Général. J’étais déjà rentré au Liban, à la fin de l’année 1984, au Séminaire Patriarcal Maronite de Ghazir. J’ai alors retrouvé Brigitte sur ce terrain de Batroun, où je devins curé de la Cathédrale à partir d’octobre 1991. Brigitte fut guidée par le Révérend père Jésuite feu Augustin Dupré La Tour dans sa vie missionnaire mais elle sentait toujours l’appel à être ermite. Aussi entreprit-elle un cheminement spirituel guidé par l’Abbé Général feu Jean Slim (Moines Antonins Maronites) et elle prononça les trois vœux évangéliques dans les mains du Vicaire apostolique au Liban qui lui reconnut le titre d’ermite. Mais, au regard des demandes qui lui étaient adressées par des jeunes filles de France, d’Allemagne et du Liban pour la suivre dans ce chemin, dans sa cave – ermitage à Toula, une localité tranquille du diocèse de Batroun, elle fonda la « Communauté Abana (Notre Père) ». Et après de multiples péripéties, elle est venue me parler de son désir de « devenir maronite et d’introduire sa Communauté dans l’une des Eglises orientales de la Maison d’Antioche, de tradition syriaque ». Je lui ai alors proposé de parler à Mgr Paul Emile Saadé et de prendre sa bénédiction pour intégrer sa Communauté au sein du diocèse maronite de Batroun, et sous l’autorité de son Evêque. Ce qui fut aussitôt fait. Mgr Paul Emile Saadé reconnut la nouvelle Institution le 14 septembre 2005, fête de l’exaltation de la Sainte Croix. Il demanda à Sœur Brigitte de « renoncer à son titre d’ermite pour devenir fondatrice », et lui reconnut le statut de consacrée. Il me nomma père accompagnateur puis désigna le père Thomas Mouhanna (Ordre Libanais Maronite) père spirituel ainsi que sœur Laurence Delacroix, co-fondatrice.

Nous avons cheminé tous ensemble plusieurs années en travaillant à l’élaboration des Constitutions de la nouvelle Communauté, dont le texte fondateur propose une spiritualité christocentrique et cénobitique s’inspirant « de l’Ecriture Sainte, du Magistère de l’Eglise, du Concile Vatican II, des Pères et Mères du désert, et des moines des Eglises syriaques d’Antioche, très spécialement Saint Charbel et Sainte Rafqa ». Il met en valeur son charisme qui se caractérise par « la Solitude, l’Adoration, le Silence, l’Abandon et la Conversion », à l’image de l’école de la mystique syro-orientale maronite. Les orantes ne sont pas appelées à fuir le monde – elles accueillent pour des retraites spirituelles ou des rencontres – mais à greffer leur vie sur Jésus-Christ, Fils du Dieu le Père, qui nous donna le Salut par Sa mort sur la Croix et sa Résurrection.

Le 17 avril 2011, au cours de la Messe du Dimanche des Rameaux, Mgr Paul Emile Saadé officialise la reconnaissance canonique « ad experimetum pour trois ans » de la « Communauté des Orantes de la Laure Abana ». Il nous charge de poursuivre notre démarche afin de « fonder une Communauté ecclésiale de droit éparchial, prêtant l’oreille au Souffle de l’Esprit-Saint en vue de devenir en Jésus-Christ adoration perpétuelle du Père, offrande de tout l’être qui intercède pour le Liban et pour le monde ».

Le 25 février 2012, je suis ordonné évêque de Batroun pour succéder à Mgr Paul Emile Saadé ; et, le lendemain 26, je fis mon entrée officielle dans le diocèse en ayant une pensée toute particulière pour la Communauté des Orantes de la Laure Abana, et pour sa fondatrice, 28 ans jour pour jour après sa conversion!

J’ai donc promis de finir la rédaction des Constitutions de manière à être conformes au Code de Droit Canonique des Eglises Orientales (CCEO), de reconnaître la Communauté de droit éparchial, et de l’insérer dans le concert des Congrégations qui sont à l’œuvre dans le diocèse.

Le 26 octobre 2013, Mère Brigitte était invitée, en tant que membre, à l’ouverture du Synode diocésain que j’ai présidée en présence des cent quatre-vingt-six membres, clercs et laïcs, qui chemineront ensemble pour deux ans dans le but de se renouveler et de se sanctifier par le Christ à la suite de Saint Maroun, de Saint Jean-Maroun et de tous nos saints.

Puisse le seigneur guider nos pas sur les chemins de la Paix, pour que nous accomplissions sa volonté au milieu de nos frères et sœurs, chacun selon le charisme qui lui a été donné par l’Esprit-Saint.

LE 26 FÉVRIER 1984

LA MÈRE FONDATRICE : BRIGITTE MAY

webimage

Le 26 février 1984 la fondatrice Rencontre Jésus- Christ dans sa cave d’artiste, 35 rue Lhomond, à Paris (5e)

Il mettra sa main sur sa tête et lui dira:
“Brigitte, tu n’étais plus là, mais moi j’étais là. Tu ne me quitteras plus, tu seras ermite”
39 ans après, la Parole de Jésus en sa nuit de feu s’est faite chair après un long chemin de foi!

LA SŒUR COFONDATRICE : LAURENCE DELACROIX

P. THOMAS MOUHANNA (OLM)

ERMITES APÔTRES

Parole au père spirituel de la Communauté des Orantes-apôtres:
(préface de la trilogie « Rendez-vous au puits des Amants…)

« Voici ce petit texte que j’ai écrit moi Père Thomas Mouhanna(olm), à la demande de ma chère mère amma Brigitte, afin qu’il devienne- avec ma photo en tête de la première page, élevant la Sainte Hostie- la préface générale de la Trilogie qu’Amma a écrite et qu’elle est en train d’imprimer et publier maintenant.

Qu’ai-je à dire de cela, qu’ai-je à dire, surtout à vous, chère lectrice et cher lecteur, au sujet de cette Trilogie?

Permettez- moi en premier d’attirer votre attention sur le titre de la Trilogie : « Rendez- vous au Puits des Amants ». Et ensuite sur les titres respectifs des trois livrets, qui sont les suivants : VIII, « la pierre tri- angulaire du Puits », IX, « Voie des Amants du Verbe », X, « Le Puits des Amants ».

Deuxièmement, que dire du contenu ? Puis-je en dégager un certain nombre d’idées qui le résumeraient ? J’ai pensé d’abord à cela, comme on le fait ordinairement pour écrire une préface, mais cela m’est apparu irréalisable ! Car la lecture de ces réflexions m’a enrichi, non en idées communicables, mais en impressions nouvelles, originales et polyvalentes, me conduisant dans un monde différent du nôtre, et m’a permis aussi de voir de façon concomitante le surnaturel dans le naturel, le Divin dans l’humain, l’Invisible dans le visible…

Tout cela signifie que ces textes relèvent d’une expérience spirituelle profonde ce qui me pousse à vous inviter à les lire et relire afin d’en tirer vous aussi des impressions inédites dans nos expériences ordinaires les plus sérieuses.

Troisièmement, cet état de fait curieux et insolite produit à la lecture des trois Livrets m’a fait réfléchir à l’appellation définitivement choisie et adoptée par Amma Brigitte et sœur Laurence Delacroix : « Ermite apôtre ».

J’ai senti que cette appellation rendait plus accessibles les « impressions » ci- dessus décrites, aussi essayons- donc de nous y arrêter et d’en dégager l’essentiel :

a- Une interrogation sérieuse s’en dégage : une telle appellation ne révèle-t-elle pas un certain paradoxe entre la conception classique et canonique de la vie religieuse active, et celle contemplative ? Là n’est pas ma préoccupation ici, car ce que je veux simplement discerner dans cette appellation nouvelle, c’est le facteur réel et actif qui caractériserait les dits- écrits suscitant de telles impressions.

b- Ce facteur n’est- il pas d’une part, la décision consciente et libre de répondre à l’appel du Christ et de Le suivre radicalement, accomplie par les deux fondatrices devenues ainsi ermites?
Et ce même facteur n’est- il pas d’autre part, la conséquence directe de leur décision claire, et de leur état d’ermites dans le prolongement de la Tradition syriaque « une solitude de communion », menant une vie semi- érémitique à la Laure abana- notre Père à la spiritualité Christocentrique qui fait de chacune d’elles « une apôtre » par le témoignage de leur vie de disciples de Jésus : une vie simple dans l’accueil fraternel de toute personne, et par le conseil spirituel sincère et authentique qu’elles donnent à ceux qui viennent à la Laure et le leur demandent?

c- Ce lien entre érémitisme et apostolat trouve son fondement dans l’amour de l’ermite pour le Christ, que l’on peut analogiquement comparer à l’Amour du Christ pour Son Père, permettant ainsi au Christ de considérer l’ermite comme « son envoyée ».
Je dirai pour conclure qu’en imitation de Jésus- Christ- premier Ermite Apôtre Envoyé du Père à notre monde- les sœurs appelées par Lui directement à la Laure abana- notre Père, permettent ainsi à Jésus- Christ, notre Sauveur, de les considérer chacune comme « son envoyée » pour témoigner comme Lui et avec Lui du Père à notre humanité si blessée!

Où Sommes Nous?

Dans le Diocèse de Batroun, à Toula, porte Nord de La Vallée Sainte

Toula est un modeste village libanais, un peu comme Nazareth au temps de Jésus : un village calme et assez pauvre, idéal pour mener la vie érémitique : c’est ce village de Toula qui a été choisi par Dieu pour implanter mystérieusement sa petite Laure Abana-Notre Père : un Grand Mystère!
Toula (arabe : تولا) est un village du district de Batroun, dans le gouvernorat du Nord, au Liban, à 15 km de Batroun. Situé à une altitude allant de 460 mètres d'altitude à son point le plus bas, à 760 mètres. Il est connu pour son huile d'olive et ses figues. Les habitants sont chrétiens. Son église paroissiale St-Doméce (Mar Doumit) date de 1270, a été restaurée en 1921 et possède de belles voûtes en pierre à l'intérieur. Il y a aussi l'église de Slayyeb et celle de Mar Aabda.

Nos Constitutions

Constitutions De La Communauté Des Orantes Apôtres
De La Laure Abana - Notre Père

Toula-BATROUN,LIBAN 6 août 2019

“Dès les origines de l’Église, il y eut des hommes et des femmes qui voulurent, par la pratique des conseils évangéliques, suivre plus librement le Christ et l’imiter plus fidèlement et qui, chacun à sa manière, menèrent une Vie consacrée à Dieu. Beaucoup parmi eux, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, vécurent dans la solitude, ou bien fondèrent des familles religieuses que l’Église accueillit volontiers et approuva de son autorité. Á partir de là se développa providentiellement une admirable variété de sociétés religieuses…”[1]

“Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et de Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. “[2]

En 1997, sa sainteté le Pape Jean Paul II, ne cache pas ses inquiétudes à l’égard de la situation des consacrés au Liban. Il invite les religieux et les religieuses qui sont au Liban à « analyser, en vérité, leurs modes de vie et leurs façons de témoigner de l’Évangile et d’accomplir les missions qui leur sont confiées. Ils s’assureront ainsi qu’ils restent fidèles aux intuitions d’origine de leurs fondateurs et qu’ils demeurent pour les hommes de leur temps, des témoins du Christ et des exemples de vie chrétienne, par la vie communautaire et par la pratique des conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Le Seigneur nous ordonne, en effet, de soigner ceux qui chancellent et de viser d’abord le profit du prochain avant ce qui nous plaît (Cf.Tt 2,12). D’autre part, leur mission exige une grande fidélité à l’idéal de toute vie consacrée et à l’orientation propre des fondateurs, ainsi qu’un esprit créatif pour répondre aux attentes des hommes et pour faire face aux besoins spécifiques de l’Église[3]».

L’arbre de vie ou Constitutions de la Communauté des Orantes-apôtres de la Laure Abana- notre Père prend chair d’une part dans l’expérience spirituelle de la fondatrice Brigitte May, et d’autre part dans celle de Laurence Delacroix, la première disciple, venue en 2002 pour vivre la vie érémitique de sœur Brigitte.

Cette fondation personnelle commença à s’ériger en Institution canonique par l’acte de reconnaissance « ad experimentum » d’une Maison de Prière[4], le 14 septembre 2005 par S. Exc. Monseigneur Paul Emile Saadé, Évêque de Batroun ; puis par le second acte de reconnaissance de la Communauté appelée « Communauté des Orantes de la Laure Abana », le 17 avril 2011, par le même Monseigneur Saadé. Enfin par la reconnaissance canonique des « Constitutions de la Communauté des Orantes-apôtres de la Laure Abana-notre Père », le 6 août 2019, par S. Exc. Monseigneur Mounir Khairallah, Évêque de Batroun.

1- L’expérience de Brigitte May, fondatrice.

En 1984, à Paris, au cours d’une nuit de feu, Dieu illumine en Christ la fondatrice : « Brigitte tu n’étais plus là, moi j’étais là, tu ne me quitteras plus, tu seras ermite ». Elle découvre alors l’immense tendresse guérissante du Père qui l’appelle à l’Amour infini, donc à la Réconciliation et à la Communion universelles.

En juillet 1986 elle fut conduite au Liban suite à des contacts fortuits puis prolongés avec des religieux et religieuses orientaux. Lors de ce premier voyage, Brigitte se rendra au cœur de la montagne libanaise, tout au fond de la Vallée Sainte, la Bethléem du Liban, embaumée de vertu et d’héroïsme. Alors en visite de l’une de ces grottes, celle de Saint Antoine le Grand, Brigitte crut entendre- pour la seconde fois la voix du Seigneur : « Brigitte, c’est sur cette terre que tu seras ermite ». Mais elle ne désirait pas rester au Liban car elle avait établi en France, avec ses élèves du lycée Saint Thomas d’Aquin à Paris rue de Grenelle, une mission auprès des jeunes paumés sur les quais de Notre Dame de Paris. Cependant comme cet appel demeurait en son esprit, décida-t-elle d’aller rencontrer le Père Boulos Najem, Supérieur général des Missionnaires Libanais, qu’elle connaissait bien. Aussitôt arrivée près de lui au Collège des Apôtres, le père la voyant, laisse tomber son journal, se lève, et lui pose la main sur la tête en lui disant : « Brigitte, toi ici ? J’espère que tu seras ermite sur cette terre ». La même parole entendue dans la grotte ! Á ce moment-là, Brigitte s’étonne et raconte son expérience dans la grotte, et celui-ci, stupéfait, confirmera immédiatement l’appel du Seigneur. Aussitôt dit aussitôt fait, en septembre de la même année, Brigitte démissionne de son poste de professeur à Paris pour rejoindre le Liban.

Son père spirituel Emmanuel Khoury (Ordre Libanais Maronite), avec lequel elle a passé une semaine de prière et de réflexion au monastère de Sainte Rafqa lui expliqua que pour être ermite, elle devrait vivre près d’un couvent, avec des religieuses, au moins huit à dix ans ; aussi, a-t-elle cherché à mettre en œuvre cette « lumière » dans une prière de plus en plus profonde et dans son apostolat d’enseignante chez les religieuses de la congrégation des Sœurs Maronites de la Sainte Famille, et par un service des pauvres et des blessés de la vie pendant les douloureux événements qu’a connus le Liban (1986-1993).

En juillet 1993, elle commence à embrasser la vie érémitique dans une petite cave en pierre à Toula-Batroun, avec la permission du Vicaire apostolique pour les latins au Liban, S. Exc. Monseigneur Paul Bassim. Le 26 février 1996, elle prononce ses vœux privés d’ermite[5] dans les mains du Révérend père Augustin Dupré La Tour (SJ) – délégué par Monseigneur Paul Bassim – et en présence de Monseigneur Charles Molette[6], au cours d’une messe célébrée à Toula. Ce fut alors une expérience de maturation souvent semée de rudes et incompréhensibles épreuves qui la conduira à prononcer ses trois vœux publics[7] le 2 février 2001 devant le Vicaire apostolique pour les latins au Liban, S. Exc. Monseigneur Paul Dahdah.

Ses vœux privés et sa consécration publique firent d’elle une personne consacrée à la vie érémitique. C’est ce qui fait qu’à partir de l’année 2002 des personnes commencent à se présenter à elle en lui confiant leur sentiment d’être appelées à une vie semblable à la sienne. Elle ne pouvait pas leur refuser cette aide spirituelle et elles partagèrent ainsi progressivement sa vie de prière. Cette évolution non recherchée l’amène à prendre contact avec S. Exc. Monseigneur Paul Émile Saadé, évêque de Batroun, auquel elle demande conseil et discernement suite à l’incompréhension de Monseigneur Paul Dahdah. Monseigneur Paul Émile Saadé lui dira : « Sœur Brigitte, je ne vous laisserai pas partir de mon diocèse, vous êtes une grâce de prière pour le Liban et au-delà, vous pouvez faire revenir vos filles exilées sous ma responsabilité ».[8]

Ce dialogue débouchera ainsi, avec l’autorisation bienveillante de Monseigneur Paul Dahdah, sur son appartenance à l’Église maronite ; ce qui introduit la Communauté des Orantes-apôtres de la Laure Abana-notre Père dans une des Églises orientales de la Maison d’Antioche, de tradition syriaque, au sein du diocèse maronite de Batroun, sous l’autorité de son évêque, Monseigneur Paul Emile Saadé. Elle a alors demandé à Monsieur Toufic Ghorayeb de remettre le titre de propriété de la « cave de Toula » à Monseigneur Mounir Khairallah alors Vicaire général. C’est lui qui sera nommé « Père accompagnateur pour la bonne marche de la Maison ».

2 – L’expérience de Laurence Delacroix, co-fondatrice.

En 1994, Laurence assiste à l’un des témoignages de vie de la fondatrice à Angers, et elle se découvre alors aimée personnellement par le Christ qui lui révèlera l’amour du Père perdu qu’elle aussi cherchait.

Laurence retourna à l’église où, progressivement, le Christ-Offrande la guérit intérieurement ; elle chercha le plan de Dieu dans sa vie : elle reçut en locution l’appel à venir au Liban en 2002 pour prier auprès de, – dira-t-elle-, « cette petite ermite sœur Brigitte », après six ans de silence entre elles. Père Jean Slim, moine antonin officiellement nommé par Monseigneur Paul Dahdah aux côtés de sœur Brigitte et témoin de sa consécration, accepta qu’elle vienne en retraite de discernement quinze jours (le 17 avril 2002), puis une deuxième retraite de trois semaines (décembre 2002), puis six mois (le 23 juillet 2003). Au sein d’une messe célébrée par les pères Jean Slim et Augustin Dupré La Tour le 25 juillet 2003, Laurence fera l’offrande privée de tout son être en tant que regardante à la vie érémitique. Le 26 février 2004, Laurence prendra l’habit et prononcera son engagement privé comme ermite-apprentie au cœur d’une messe célébrée par père Jean Slim, suivie de quatre exils douloureux qui confirmèrent Laurence comme co-fondatrice de la Communauté.

Á la Maison de Prière Abana, Laurence a suivi un règlement strict aussi exigeant que le règlement classique requis pour le noviciat ; elle eut, sous la conduite de l’ermite sœur Brigitte et sous celle du père Jean Slim, tout ce qui est nécessaire pour se consacrer à la vie érémitique, et cela avec le consentement de l’Évêque Monseigneur Paul Émile Saadé.

3 – La nomination providentielle de père Thomas Mouhanna.

Exc. Monseigneur Paul Émile Saadé nomma officiellement en juin 2008 le père Thomas Mouhanna (Ordre Libanais Maronite) Père spirituel de la Communauté après la disparition subite de père Jean Slim. Après un certain temps d’observation, père Thomas dit à l’ermite sœur Brigitte en présence de sœur Laurence : « C’est très sérieux ce qui se passe ici, c’est eschatologique, tu dois écrire les Constitutions. Peut-être que vous serez souvent incomprises mais continuez avec courage, et demeurez à Toula, Dieu lui-même accomplira votre effort persévérant ». Se sentant si pauvres, c’est en tremblant qu’elles ont obéi. Après avoir prié longuement, elles décidèrent de fonder une Institution semi- érémitique répondant ainsi à la Volonté de Dieu manifestée à sœur Brigitte d’une façon directe, et à Laurence, d’une façon indirecte.

4 – L’intervention déterminante de l’Ordinaire du lieu, Monseigneur Mounir Kairallah.

Devenu évêque de Batroun succédant à Monseigneur Paul Émile Saadé le 25 février 2012, S. Exc. Monseigneur Mounir Khairallah confirma le Père Thomas Mouhanna dans sa charge de Père spirituel et lui demanda de réviser, avec Sœur Brigitte et sœur Laurence, les Constitutions à la lumière de la longue expérience vécue jusqu’ici et en référence au Droit canonique des Églises Orientales Catholiques. Il chargea le Père Pierre Tanios, canoniste du diocèse de Batroun, de proposer ses conseils canoniques pour la rédaction des articles. Il nomma ensuite monseigneur Boutros Khalil, Vicaire général du diocèse et canoniste, Père accompagnateur de la Communauté, et le chargea de relire avec celle-ci les canons déjà rédigés.

Après un long et dur labeur, et une relecture commune en présence de l’Ordinaire du lieu, Monseigneur Mounir Khairallah, signa le 6 août 2019, au cœur d’une messe célébrée à la Laure Abana – notre Père, la reconnaissance canonique des « Constitutions de la Communauté des Orantes-apôtres de la Laure Abana – notre Père ».

  • [1] Concile Vatican II, décret « Perfectae Caritatis », n° 1
  • [2] Isaïe 35-1
  • [3] Exhortation apostolique « Nouvelle espérance pour le Liban », N° 52
  • [4] Les Constitutions de cette-dite « Maison de Prière » furent rédigées providentiellement en synergie avec le Révérend Père Pierre Humblot (Prado) en trois jours de travail assidu.
  • [5] C.I.C.,603, &1 : « Outre les Instituts de vie consacrée, l’Église reconnaît la vie érémitique ou anachorétique, par laquelle des fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde dans un retrait plus strict du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière assidue et la pénitence ».
  • [6] Prélat de sa sainteté Jean Paul II, biographe et historien français
  • [7] C.I.C.,603, &2 : « L’ermite est reconnu par le droit comme dédié à Dieu dans la vie consacrée, s’il fait profession publique des trois conseils évangéliques scellés par un vœu ou par un autre lien sacré entre les mains de l’évêque diocésain, et s’il garde, sous la conduite de ce dernier, son propre programme de vie ».
  • [8] Monseigneur Paul Dahdah avait demandé à Margot Wagner et Laurence Delacroix de quitter le Liban.
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Canon 1 La Communauté des Orantes-apôtres à Toula dans le diocèse de Batroun est un Institut de vie consacrée [9] à la vie semi-érémitique de droit éparchial soumis à l’Ordinaire du lieu. Elle se réclame de la patrologie maronite et syriaque.
Canon 2 Le Charisme de la Communauté des Orantes-apôtres – « l’adoration du Père dans la cellule intérieure » – s’explique par un surgissement inattendu de l’Esprit Saint accueilli dans l’expérience mystique et personnelle de la fondatrice, et vécu par elle dans la solitude érémitique d’une « cave-ermitage » à Toula.
Canon 3 La norme de la Communauté vise à fondre en un tout harmonieux les éléments juridiques et spirituels, en accordant la primauté à l’amour absolu de Dieu le Père en Jésus Christ, adoré par l’Esprit Saint dans le cœur intérieur. Elle vise également à protéger son identité, sa spiritualité et sa mission dans l’Église tout en respectant l’orientation de l’Ordinaire du lieu.
Canon 4 L’autorité dans la Communauté des Orantes-apôtres est un service ecclésial : « l’autorité s’exerce et se montre dans la capacité de service »[10].
Canon 5
Les Orantes-apôtres sont appelées par Dieu à jouir d’un don spécial dans la vie de l’Église et, chacune à sa manière, à aider celle-ci dans sa mission salvifique.
⸹1. Leur conception des Conseils évangéliques[11], reconnue par l’Ordinaire du lieu, est liée de près à leur vie et à leur sanctification dans la Communauté. ⸹2. Les membres de la Communauté renoncent au monde en se dévouant totalement à l’union au Cœur de Jésus Christ pour l’édification de l’Église, et le Salut du monde.
Canon 6 La Communauté des Orantes-apôtres s’insère parmi les Communautés ecclésiales avec leurs charismes propres, et reconnaît comme mère l’Amma-fondatrice.
Canon 7
Dans la Communauté des Orantes-apôtres, la fraternité est primordiale.
⸹1. Ses membres prêtent l’oreille au souffle de l’Esprit Saint dans la cellule intérieure, en vue de devenir en Jésus Christ « adoration perpétuelle du Père », intercédant pour l’Église au Liban, et dans le monde. ⸹2. Les Orantes-apôtres sont arrachées à leur vie ordinaire par le Père qui les configure à son Fils Unique Jésus Christ par l’action de l’Esprit Saint.
  • [9] Cf. C.E.O canon 570
  • [10] Discours du Pape François aux Evêques brésiliens, 27 juillet 2016
  • [11] Chasteté, Pauvreté, Obéissance cf. Vat. II, LG, n°43
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Canon 8 Les Orantes-apôtres, poussées par l’Esprit Saint, s’engagent par les trois vœux évangéliques à devenir un Évangile vivant.
Canon 9
La Communauté des Orantes-apôtres est dans l’Église une Communauté éparchiale, et cloitrée.
⸹1. Leur vie en solitude est issue de leur soif de l’amour absolu de Dieu Trine. ⸹2. La dimension de « seule à Seul », de cœur à Cœur, de face à face avec le Christ est essentielle pour permettre à l’Orante-apôtre, dans le silence, d’embrasser son chemin de croix et de lumière. Sa métanoïa est une transfiguration continuelle dans la lumière divine.
Canon 10 S’approcher de la lumière de la Transfiguration exige que chaque Orante-apôtre gravisse son propre Thabor, lieu du cœur libéré de toutes ses passions.
Canon 11 Les Orantes-apôtres sous la motion de l’Esprit Saint, montent, escaladent, et gravissent le chemin ardu de la métanoïa pour arriver aux pieds du Seigneur.
Canon 12 Le caractère semi- érémitique qui marque l’originalité de la vie spirituelle des membres de la Communauté des Orantes-apôtres leur permet de passer du chemin cénobitique à celui érémitique.
Canon 13
Leur vocation spécifique contribue :
⸹1. À l’édification du Règne de Dieu par leur vie de prière dans une solitude de communion et de fraternité. ⸹2. Au rayonnement de la spiritualité syriaque, à travers leur témoignage de vie.
Canon 14 Après l’assentiment de l’Amma, l’Ordinaire du lieu nomme un prêtre pour l’accompagnement spirituel de la Communauté. Il pourra résider sur place, et la Communauté le prendrait en charge. >
Canon 15 La Communauté de droit éparchial maronite est gouvernée selon le Code des Canons des Églises Orientales, et le Droit particulier de l’Église maronite.
Canon 16 L’interprétation authentique des Constitutions relève de l’Ordinaire du lieu, et leur interprétation pratique, dans le but d’en harmoniser l’application dans les diverses Laures Abana – notre Père, et aux différents niveaux de la Communauté des Orantes-apôtres, relève de l’Amma avec son Conseil.
Canon 17
Les Orantes-apôtres cherchent à approfondir et à vivre, à la lumière de la foi, les valeurs évangéliques selon leurs Constitutions :
⸹1. Dans un itinéraire constamment renouvelé de conversion et de formation à la Laure Abana – notre Père. ⸹2. Ouvertes aux demandes qui viennent de l’Ordinaire du lieu et de la réalité ecclésiale, passant de l’Évangile à la vie et de la vie à l’Évangile en respect de leur Charisme.
⸹3. Dans la dimension personnelle et communautaire de cet itinéraire. ⸹4. Dans le service des retraitants (évêques, prêtres, religieux ou consacrés, et laïcs engagés).
Canon 18 La spiritualité des Orantes-apôtres implique une vie centrée sur la Personne du Christ en suivant ses traces vécues dans la Tradition maronite.
Canon 19 Le but de leur vie consacrée est l’union à Dieu, la déification.
Canon 20 Pour y arriver, elles étudient personnellement et assidûment la Sainte Écriture, guidées par la mère Amma responsable, et le père spirituel désigné par l’Ordinaire du lieu.
Canon 21 Jésus Christ crucifié, Vainqueur de la mort et ressuscité, Suprême manifestation de l’amour de Dieu pour l’homme, est « le Livre » dans lequel les Orantes-apôtres apprennent comment vivre, aimer et souffrir.
Canon 22
Les Orantes-apôtres imitent la vie de la fondatrice en suivant ses conseils, en écoutant ses exhortations jusqu’à désirer par-dessus tout l’Esprit du Seigneur, et Sa sainte Opération :
⸹1. Elles doivent respecter le Charisme qui est né de l’expérience mystique de leur fondatrice : un contact avec Dieu en Jésus Christ « de Personne à personne » par l’Esprit Saint ; un lien direct et permanent avec Dieu, le Vivant, qui a « le goût de la vie éternelle[12]». ⸹2. Ce Charisme s’accomplit dans une mystique trinitaire, sacramentaire, biblique ; et dans une vie personnelle et communautaire.
Canon 23
En s’inspirant de la spiritualité et de l’enseignement de la fondatrice, et avec la grâce de l’Esprit Saint, les Orantes-apôtres vivront avec foi la grâce que le Christ leur a confiée, à savoir la Révélation du Père. Leur vie consacrée à Dieu est un pur témoignage de foi dans le monde :
⸹1. Á travers la vie semi-érémitique. ⸹2. Á travers la vie communautaire ou solitaire. ⸹3. Á travers le travail du « Jardin » à deux dimensions, extérieure et intérieure.
⸹4. Dans la joie comme dans la peine. ⸹5. Dans la rencontre des visiteurs et des retraitants.
Canon 24 Les Orantes-apôtres jouiront de la rencontre filiale avec Dieu en faisant de leur prière et de leur contemplation l’âme de leur propre vie, et de leur action. Elles chercheront à découvrir la Présence du Père dans leur être intérieur et leur agir, et de L’aimer dans l’autre.
Canon 25 Les Orantes-apôtres vivent dans un esprit de conversion permanente : leur participation à la célébration de l’Eucharistie, l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu, la révision de vie, les retraites spirituelles en ermitage, l’accompagnement du père spirituel désigné par l’Ordinaire du lieu. Elles s’approcheront du sacrement de la réconciliation une ou deux fois par mois.
Canon 26 Les fruits de leur conversion sont visibles dans la relation paisible et joyeuse avec les membres de la Communauté.
Canon 27 Les Orantes-apôtres appliquent le jeûne et l’abstinence de tradition dans l’Église maronite.
Canon 28 L’Eucharistie est le centre de la vie des Orantes-apôtres qui y participent chaque jour, sauf le vendredi[13], en union avec l’Église universelle.
Canon 29 Les Orantes-apôtres prient[14] la liturgie des heures selon le Rituel Maronite.
Canon 30
Les Orantes-apôtres prennent pour modèle d’écoute de la Parole Marie, Mère du Christ :
⸹1. Elles expriment leur grand amour pour la Très Sainte Vierge Marie par l’une ou l’autre dévotion en vigueur dans l’Église maronite. ⸹2. Elles reçoivent de Marie la vocation d’être mère.
  • [12]Saint Jean de la Croix « La Vive Flamme d’amour », premier Cantique, quatrième vers.
  • [13] Jour de Grand Désert, la Laure Abana est fermée
  • [14] Voir Règlement interne
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Canon 31 Les Orantes-apôtres annoncent le Christ par leur vie et leur parole. Leur apostolat est le témoignage de leur chemin de foi à la Laure Abana-Notre Père, et le service de la construction du Royaume de Dieu dans les réalités quotidiennes.
Canon 32 Les Orantes-apôtres participent au Ministère de sanctification de l’Église dans le Silence de l’adoration du Christ-Offrande en devenant avec Lui enfant du Père.
Canon 33
Elles sont appelées à cette vie intérieure calme et silencieuse :
⸹1. En gardant les yeux fixés sur Jésus en la cellule intérieure du cœur, en répétant le Saint Nom de Jésus. ⸹2. En se retirant dans l’ermitage, le lieu des Noces, avec Jésus-Christ et le Père, en se laissant guider par l’Esprit Saint.
Canon 34 Les Orantes-apôtres vivent la fraternité avec les musulmans pour leur révéler par l’Esprit Saint Dieu le Père tout proche qui les attend en Jésus Christ notre Sauveur.
Canon 35 Le travail est un don sacré et une grâce pour les Orantes-apôtres de servir Dieu et le prochain, et un moyen de développer leur personnalité co-créatrice.
Canon 36 Les Orantes-apôtres établissent un équilibre entre le travail et le repos, et leurs loisirs sont simples et de qualité.
Canon 37
Après sa vie cénobitique, l’Orante-apôtre peut – seulement si Dieu l’y conduit – embrasser la vie érémitique:
⸹1. L’Orante-apôtre cénobite vit en ermitage mais aussi en présence de ses sœurs aux moments définis dans le Règlement interne, et peut accueillir les visiteurs. ⸹2. L’Ermite-apôtre se retire en ermitage après une vie communautaire épanouie et rayonnante, selon la Tradition maronite.
Canon 38 Les Orantes-apôtres, après leurs vœux perpétuels, portent une robe blanche avec un capuchon, symbole de leur désert, sur lequel est brodée la croix maronite. Autour du cou, le médaillon de la Croix maronite[15] est frappé de deux cèdres (emblèmes du Liban, terre sacrée où s’enracine Abana) et de deux palmiers (arbre des trois religions, convivial et protecteur, qui survit dans les conditions extrêmes du désert), au bout d’une chaîne signe de leur libre attachement à Jésus Christ.
Canon 39 Les aspirantes restent en habit civil sobre et effacé ; les postulantes portent une jupe longue noire avec une tunique blanche comme les novices qui auront un voile blanc en plus. Au moment des vœux temporaires l’Orante-apôtre porte la robe d’effacement blanche avec le capuchon sans la croix. Autour du cou lui sera remise une simple croix en bois.
Canon 40 L’Écriture Sainte est au centre de la vie des Orantes-apôtres. Elles sont instamment invitées à « manger » la Parole de Dieu dans le Silence, la « mastiquer », la « digérer » pour qu’elle soit nourrissante, et ainsi pour être transformées par Elle en manifestant leur communion avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
  • [15]Réalisée en concertation avec le Révérend, abouna Augustin Mouhanna (OLM),liturgiste.
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Canon 41Les Orantes-apôtres vivent la metanoïa du cœur dans la kénose de
l’amour, et dans une conversion permanente ; ainsi, elles sont de plus
en plus unifiées, pacifiées, stables et libres pour participer à
l’édification de l’Église.
Canon 42La liturgie vécue à la Laure Abana – notre Père est celle de l’Église
maronite. Cette liturgie, autant qu’elle soutient le silence
contemplatif et unit à Jésus Christ notre Sauveur, conduit ainsi à la
liturgie de l’être.
Canon 43Les Orantes-apôtres prient pour l’autorité de l’Église, pour leurs
pères spirituels, pour la fondatrice et la co-fondatrice, pour les
membres de la Communauté, pour leurs parents et pour les bienfaiteurs.
Canon 44L’union à Dieu et la communion entre les Orantes-apôtres se renforcent
à la double Table de la Parole et de l’Eucharistie.
Canon 45L’Orante-apôtre adore le Christ Présent dans le Saint Sacrement chaque
jour, sauf le vendredi. Le jeudi l’adoration est communautaire. Cette
heure d’adoration fonde la fraternité entres les Orantes-apôtres,
accomplit leur sanctification personnelle, et celle de l’ensemble de
l’humanité.
Canon 46La communion fraternelle se vit dans la prière communautaire, en
synaxe, et dans le temps de joyeuse détente fraternelle. Elle trouve
son aboutissement le Samedi Saint dans une célébration pénitentielle.
Canon 47Les Orantes-apôtres vivent la charité dans la Communauté. Elles se
servent les unes les autres humblement, avec amour, patience et
simplicité.
Canon 48La Communauté – entre deux et sept Orantes-apôtres – favorise à la
fois cet enfouissement intime, la simplicité et la qualité des
relations entre elles.
Canon 49Chaque soir, la prière sacerdotale de Jésus (chapitre 17 de l’Évangile
de saint Jean) est lue et méditée, suivie d’une exhortation de la mère
Amma. Les oblats et les amis de la Communauté Abana – Notre Père la
prient chaque jour en communion avec les Orantes-apôtres.
Canon 50
La formation des Orantes-apôtres prend en compte plusieurs facteurs :
⸹1. Le développement de la personne humaine. ⸹2. Le travail communautaire. ⸹3. L’étude de l’Écriture Sainte.
Canon 51 Le travail de la terre et le travail manuel, comme pratiqués par les anciens ermites, sont conseillés. Ils gardent les pieds sur terre et protègent l’humilité.
Canon 52 La formation continue basée sur l’étude de l’Écriture Sainte, l’enseignement du Magistère et de la patrologie syriaque, s’accomplit dans la « garde de la cellule »[16], et dans le souci persévérant de fidélité et d’obéissance au rythme de vie que la Communauté a choisi et embrassé. Cependant pour enrichir cette formation, l’Amma peut faire appel à des experts de la vie érémitique ou mystique.
Canon 53 Pour s’assurer de l’appel de Dieu sont requis de la postulante une maturité humaine responsable, un équilibre psycho-affectif solide et un caractère souple vérifiés dans l’expérience d’une ou plusieurs retraites spirituelles à la Laure Abana. La postulante ne doit être tenue par aucun empêchement établi par le Code Canonique des Églises Orientales.
Canon 54 Pour embrasser la vocation, si l’appelée est étudiante, elle doit avoir fini ses études.
Canon 55 Si elle est veuve et dégagée de toute responsabilité familiale, elle est admise comme aspirante.
Canon 56 Le postulat des aspirantes dure six mois pour conscientiser les joies et les difficultés du chemin. On ne leur accorde pas facilement l’entrée en clôture. Elles ne sont reçues en Communauté que si elles manifestent les dispositions spirituelles exigées pour une vie cénobitique.
Canon 57 La postulante qui entrevoit la face du Christ Rédempteur en la Communauté, et qui veut Le suivre jusqu’au bout, devient novice : la durée du noviciat est de deux ans à l’issue desquels elle prononce les trois vœux évangéliques temporaires renouvelés chaque année jusqu’à la profession solennelle trois ans après.
Canon 58 Une image renouvelée des vœux appelle une nouvelle façon de parler des vœux perpétuels. Les Orantes-apôtres proclament à leurs frères et sœurs en humanité qu’elles prononcent des vœux pour aimer avec tendresse, agir selon la justice et marcher humblement avec Dieu[17] ; et cela dans l’offrande joyeuse de tout l’être[18].
Canon 59 L’acte d’offrande de l’être : de la faculté volutive, -l’obéissance-, du potentiel d’amour -la chasteté-, de la volupté possessive -la pauvreté-, est la conséquence de la décision d’un changement complet du cœur et des attitudes pour répondre librement à l’appel personnel de Dieu le Père en Jésus Christ par l’Esprit Saint.
Canon 60 L’offrande de l’être est « thérapeutique » ; elle est l’accomplissement en plein de la consécration baptismale unique et primordiale.
Canon 61 Avant l’offrande de son être, la novice renonce à ses biens ; elle peut les remettre à la Communauté qui les accueillera favorablement afin de servir à améliorer sa vie et son apostolat.
Canon 62 Á l’exemple de Jésus Christ qui écoute Son Père, l’Orante-apôtre par l’offrande volutive écoute et met en pratique les Constitutions.
Canon 63 Á l’exemple de Jésus Christ l’Orante-apôtre s’offre radicalement et en pleine liberté à Dieu, se vouant ainsi à Lui en canalisant son énergie d’amour vers Dieu et vers le prochain.
Canon 64 Á l’exemple de Jésus Christ, l’Orante-apôtre se détache librement des biens de ce monde et de l’argent afin qu’il n’y ait à l’intérieur d’elle rien d’autre que Lui Seul. Elle se sert de l’argent sans s’y asservir, et elle met tout en commun.
Canon 65 L’offrande de l’être est reçue par l’Ordinaire du lieu. Cette solennité se fera à la Laure Abana – notre Père le 6 août en la fête de la Transfiguration après une retraite spirituelle de trois jours en ermitage, et le renouvellement des vœux aura lieu ce même jour.
  • [16]L’Orante-apôtre demeure silencieuse et paisible en son ermitage.
  • [17]Mi 6/8
  • [18]2 Co 9/7, Rm 12/1
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Canon 66 L’Ermite-apôtre demeure un membre à part entière de la Communauté, et elle se consacre à la méditation, à l’adoration, et aux travaux manuels.
Canon 67 L’Ermite-apôtre est tenue d’assurer le service de ses propres besoins, secondée par la Communauté.
Canon 68 L’Ermite-apôtre peut quitter l’ermitage pour rejoindre la Communauté à certains moments choisis et discernés avec l’Amma.
Canon 69 En cas de maladie incurable, elle aura à accueillir la mort entourée de la présence et de l’affection de ses consœurs.
Canon 70 Le père spirituel, avec une sœur, rend visite à l’Ermite-apôtre régulièrement pour l’accompagner dans son cheminement.
Canon 71 L’Amma se consacre à la Communauté et coopère avec son Conseil et les Orantes-apôtres au service fraternel à l’exemple de Jésus Christ « venu pour servir, et non pour être servi »[19].
Canon 72 Il est demandé de l’Amma d’être la transparence de l’Amour Infini afin de centrer les Orantes-apôtres, les Oblats et les retraitants sur le Christ obéissant à travers l’observance du rythme de vie dont elle est la garante.
Canon73 Le Conseil de la Communauté est formé de l’Amma et de deux sœurs conseillères.
Canon 74 L’Amma et son Conseil sont nommés par l’Ordinaire du lieu après consultation des membres de la Communauté, et du père spirituel.
Canon 75 Le père spirituel et l’Amma discerneront les vocations, et suivront les postulantes et les novices.
Canon 76 L’Amma désigne une des conseillères pour la gestion des affaires et les décisions relevant de l’administration, et une autre pour la rédaction du diaire.
Canon 77 L’Amma et ses conseillères se réunissent une fois par mois. Le père spirituel peut sur invitation de l’Amma participer à ces réunions permettant d’évaluer le cheminement et le rayonnement de la Communauté.
Canon 78 La Communauté assure à l’Orante-apôtre malade ou infirme les soins médicaux nécessaires, l’attention fraternelle et diligente, et l’accompagne par sa prière.
Canon 79 L’Orante-apôtre malade essaie de vivre sa maladie comme une union d’amour plus parfaite au Seigneur et Sauveur Jésus Christ, afin que sa souffrance soit une participation divine, pour son salut et pour le Salut du monde. Elle s’appuie sur la vie de sainte Rafka.
Canon 80 Les Orantes-apôtres assistent les défuntes et les commémorent comme suit [20] : offrir trois messes pour chaque Orante-apôtre décédée à la Laure Abana, au neuvième jour, au quarantième jour et un an après sa mort.
  • [19]Mt. 20,28
  • [20]Cf : Constitutions et Statuts de l’Ordre Libanais Maronite, C. 78 S. 47/1, p. 40
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Canon 81 L’Oblat renouvelle sa promesse tous les deux ans le dimanche qui suit la fête du Bienheureux Stéphane Nehmé – le 30 août – patron des Oblats de la Laure Abana.
Canon 82 L’Oblat choisit librement de s’affilier spirituellement à la Communauté des Orantes-apôtres pour être soutenu dans son engagement de conversion quotidienne de sa vie.
Canon 83
L’Oblat s’engage à :
⸹1. Tendre à la perfection de la vie chrétienne selon le Charisme de la Communauté des Orantes-apôtres. ⸹2. Participer à la sanctification de l’Église. ⸹3. Susciter des vocations nouvelles.
Canon 84 L’aspirant à l’oblature doit avoir un cœur miséricordieux et un désir de progrès spirituel ; il peut être laïc, religieux ou clerc.
Canon 85
L’Oblat s’engage à :
⸹1. Lire régulièrement les Constitutions de la Communauté des Orantes-apôtres. ⸹2. S’efforcer de vivre le Charisme de la Communauté. ⸹3. Prier chaque jour doucement la prière de Jésus (Jean 17) ainsi que la prière à Notre Dame des Oblats, et celle au Bienheureux Stephan Nehmé.
⸹4. Construire des relations sociales fraternelles sans critique ni bavardage. ⸹5. Être des témoins de réconciliation et de paix au sein de son milieu de vie. ⸹6. Assister aux rencontres organisées par l’Amma et son Conseil.
Canon 86 L’Oblat doit venir se ressourcer régulièrement dans la Communauté des Orantes-apôtres au Liban.
Canon 87 Toutes nouvelles propriétés acquises par la Communauté devront être enregistrées légalement au nom du diocèse maronite de Batroun.
Canon 88 Si la Communauté devait se trouver un jour sans vocation, que la Laure Abana – Notre Père soit, sous l’autorité de l’Ordinaire du lieu, une Oasis spirituelle et un lieu de ressourcement pour les prêtres du diocèse de Batroun, et au-delà.
AUX ALENTOURS

Pèlerinage dans la région de Batroun

«Batruna », cité-État cananéenne, comptoir phénicien, « Botrys », pour la civilisation hellène qui voudrait dire la « grappe de raisin», emblème de cette ville séduisante de la côte libanaise. D’après la légende, Batroun aurait été fondée par Ithobaal, roi de Tyr, vers 1000 avant J-C. Mais la mention de la ville dans les tablettes de Tell et Aamarna, (correspondance des roitelets phéniciens avec le pharaon Akhénaton, vers 1300 avant J-C) tend à laisser penser qu’elle a été fondée à une époque antérieure, et qu’elle aurait acquis une certaine importance pour l’Égypte pharaonique. Étrangement, Batroun et son caza apparaissent comme l’expression même d’un certain Liban, à la fois dualiste et complémentaire: ouverts sur la Méditerranée et forts de leurs héritages historiques et mythiques, notamment phénicien, et convergeant inéluctablement vers la montagne, les highlands, l’hinterland, empreints de mysticisme, de traditions spirituelles maronites et byzantines ancestrales, créateurs d’un espace de sainteté.

Il suffit de partir de l’imposant Mur phénicien de Batroun, taillé dans le roc et qui défie l’horizon, et de s’aventurer progressivement dans les hauteurs du caza, village après village, au fil d’églises souvent plusieurs fois centenaires jusqu’à Hardine, à titre d’exemple (à 1100 mètres d’altitude, village d’où est originaire saint Nehmetallah Hardini). Ce parcours permet de saisir tout à la fois l’ambivalence du paysage batrounien : sobre et plein de dénuement, et pourtant riche d’une âme mystique au- delà des contingences du monde matériel.

Fortement attaché à ses traditions et à sa foi, le caza de Batroun n’en demeure pas moins ouvert à la modernité et au tourisme à l’image de la ville même, qui est devenue tout au long des années 1990 et surtout 2000 le principal pôle touristique du Nord : une métropole de rêve pour les aventuriers, les rêveurs ou les mystiques fuyant les tentacules de la capitale pour le charme magique de ce petit bout, hors normes, de paradis.

L’ascension vers les villages du caza de Batroun est plus ou moins lente. Si les routes sont bien asphaltées, elles n’en sont pas moins étroites et sinueuses, tels des serpents. L’une des voies d’accès aux villages du caza est située à l’intérieur même de la ville de Batroun – il s’agit de la place dite de « Basbina ». Ijdabra. Si l’on suit cet itinéraire, le premier village à poindre à l’horizon est Ijdabra (400 mètres d’altitude – à quatre kilomètres de Batroun). Même s’il ne comporte aucun monument qui ne vaille vraiment le détour, ce village donne rapidement le ton de ce que sera le périple du caza : une découverte progressive d’églises datant souvent des premiers âges de la chrétienté et construit sur des temples païens, grecs ou romains, de vieux monastères ou des lieux hautement symboliques dans l’histoire de la foi maronite. Le village comporte deux églises relativement anciennes : Notre-Dame de l’Assomption (1866) et Saint-Saba (Mar Saba), auprès de laquelle trône un vieux chêne.

Premier véritable arrêt sur le chemin : Ebrine (440 mètres d’altitude, à six kilomètres de Batroun) est un petit village calme. Les habitants sont très accueillants, comme partout dans le caza, d’ailleurs, et l’on peut s’y ressourcer tranquillement. Ebrine permet d’aller à la rencontre d’un grand nom de l’histoire de la communauté maronite. Il s’agit du célèbre patriarche de l’indépendance, Élias el-Hoayek, dont la tombe est préservée dans un grand couvent datant du XIXe siècle, celui des sœurs maronites de la Sainte Famille libanaise (Ordre fondé par le patriarche Hoayek). Il est possible de visiter la chapelle qui contient la tombe de Mgr Hoayek et de recevoir sa bénédiction : la crypte de la chapelle contient une statue très imposante du patriarche maronite, sculptée par son neveu, Youssef Saadallah el-Hoayek. Un autre endroit à visiter à Ebrine : la vieille petite église de Saint-Charbel, qui domine la ville de Batroun où un endroit est aménagé à l’extérieur pour un éventuel pique-nique improvisé. Il existe d’autres vestiges, à peine perceptibles, d’églises datant du VIe et du VIIe siècle, mais il est difficile d’y accéder en voiture. Le village compte d’autres églises plus récentes, dont l’une datant de 1882 (Saint-Jean Baptiste). Enfin, Ebrine est un lieu de camp rêvé pour les scouts. L’espace dit « al-Wata », au nord-est du couvent des sœurs, est une forêt de pins idéale pour le camping.

Puis située à 400 mètres d’altitude et à huit kilomètres de Batroun, Rachkida mérite le détour. Et pour cause : il s’agit du seul village chiite de la région. Si la mosquée de l’imam Hassan (1920) n’a aucun intérêt historique particulier, Rachkida renferme toutefois un joyau apparemment négligé : une église (Saint-Georges – Mar Gergès) d’une grande beauté, datant des premiers temps du christianisme, qui porte les stigmates du temps et qui nécessite une restauration urgente. Les murs à l’intérieur de l’église sont peints à l’huile, mais le temps a fait son effet. L’église, tapie près de figuiers, est complètement abandonnée, délaissée.

Plus loin à 450 mètres d’altitude et à six kilomètres de Batroun, localité la localité de Bejdarfel est un cas à part au sein d’un caza appelé à s’ouvrir de plus en plus au tourisme. Le village correspond aux normes touristiques internationales. On y trouve un grand centre commercial (supermarché, pharmacie, librairie, snack…) sans équivalent dans la région. Un projet de lac artificiel est actuellement en voie de réalisation, et Bejdarfel organise chaque année, depuis 2001, un festival artistique et musical qui a lieu en été. Au plan historique, Bejdarfel présente cependant moins d’intérêt que la grande majorité des autres villages de la région. L’église paroissiale de Saint-Pantaléon (Mar Bindi Leymoun, saint patron du village, et auquel les femmes font des vœux à la recherche de la fécondité) date de 1763. Une statue du saint patron du village jouxte l’église. Une autre statue, bien plus récente celle-là (2001), occupe le marché de la ville, celle de Notre-Dame de Bejdarfel. Il existe aussi une petite grotte – « al-Mdarat » – derrière l’une des propriétés du village, celle des Lahoud. La grotte n’est cependant pas facile d’accès. Il faut suivre en descendant un petit sentier sinueux et peu entretenu durant dix minutes avant d’y arriver.

En continuant vers Kfarhay (450 mètres d’altitude, à 15 km de Batroun), on s’enfonce un peu plus dans le pays batrounien. La légende voudrait que le fond de la vallée soit rempli de bétyles, ce circuit de temples païens qui permettait à l’époque de faire des pèlerinages. Le village est la deuxième étape du périple maronite suivant ce parcours : on y trouve le grand monastère Saint-Jean Maron (Mar Youhanna Maroun), connu pour être le premier patriarche maronite (VIIe siècle). Un monastère où le saint aurait vécu- actuellement résidence de l’évêque de Batroun-et qui a été restauré dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L’église du monastère abrite également les reliques de saint Maron (mort en 410), rapatriées de Filigno (Italie) au Liban en août 2000 par monseigneur Paul Emile Saadé. Kfarhay abrite aussi une très belle église, Saint-Saba (Mar Saba) qui date des Croisés. Elle est construite sur les ruines d’un temple grec dont une seule pierre existe encore, et sur laquelle on peut lire des inscriptions en grec. Les autres très vieilles églises du coin sont difficilement accessibles en voiture ; délaissées, certaines d’entre elles ne sont plus que des ruines. Le village est également le siège d’un village d’enfant SOS.

À partir de Kfarhay, il faut aller vers l’est, puis prendre la bifurcation à gauche pour aller à Boqsmaya (450 mètres d’altitude, à 17 km de Batroun). Un petit village aux routes étroites, mais qui offre l’avantage d’abriter deux restaurants offrant des mezzés, à la place dite « an-Nahriyya », près du Nahr el-Jozz. Boqsmaya est surtout célèbre pour une petite église, Saydet el-Bzez, bâtie avec les pierres d’un vieux temple romain dédié à Bacchus. L’ancienne église tient son nom des oves se trouvant sur les vieilles pierres du temple antérieur et qui sont réutilisées. L’église paroissiale de Saint-Siméon le Stylite (saint patron du village) a 1 100 ans d’âge. Elle jouxte Saydet el-Bzez et a également été bâtie avec une partie des pierres du même temple romain. Le village abrite également d’autres églises.

Puis nous voici Jebla (450 mètres d’altitude, à 19 km de Batroun), Dael (600 mètres d’altitude, à 22 km de Batroun), Oura-Andoula (750 mètres d’altitude, à 23 km de Batroun) et Bechtoudar (950 mètres d’altitude, à 27 km de Batroun) : une succession de petits villages, reliés par une route étroite et plutôt dangereuse.

À Jebla, le saint patron est saint Michel. Une église du début du XXe siècle porte son nom. On peut également trouver dans ce village la vieille église de Saydet el-Cornet, qui a été restaurée.

À Dael, le seul intérêt réside dans l’ancien monastère Saint-Serge (Mar Sarkis), qui est tout près d’un ancien cimetière païen. Il y a également une mosquée récente dans le village.

À Oura-Andoula, la seule attraction est l’église Saint-Théodore (Mar Tedros), qui date du XIXe siècle. Il existe également de vieux sarcophages, mais on en retrouve partout dans le haut pays batrounien.

Bechtoudar abrite le monastère de Mar Yaacoub el-Hosn (1860) et de vieux sarcophages.

Sur la route de Kfarhelda, le paysage devient de plus en plus merveilleux au fur et à mesure que l’on se rapproche de cet endroit sublime qu’est Bssettine el-Ossy, et sa cascade spectaculaire qui dégringole la falaise sur une hauteur de plus de cent mètres.

Kfarhelda (650 mètres d’altitude, à 27 km de Batroun) abrite les ruines de plusieurs monastères et chapelles. Elle abrite notamment l’église de Saint-Pierre (Mar Boutros, Ve siècle), construite en pierres ocres, et qui est une merveille d’architecture. L’église byzantine Saint-Théodore (Mar Tedros, VIe-VIIe siècle) n’est que partiellement conservée, tandis que la chapelle de Saïdé est totalement en ruines, mais toujours vénérée. Cependant, le clou de Kfarhelda est sans conteste une petite et très vieille église qui se trouve sur la route de Kfour el-Arabi, Notre-Dame de Kfarmalkoun (Saydet Kfamalkoun). L’église, qui est quasiment perdue dans la montagne, est absolument magnifique, chacune de ses pierres semble avoir son histoire. Kfarhelda est l’occasion de faire une pause pour déjeuner sur les bords du Nahr el-Jozz.

Allons vers Beit Chléla (750 mètres d’altitude, à 30 km de Batroun). Nous montons vers Douma et Tannourine : une petite chapelle taillée et encastrée dans la montagne, Saydet el-Bzezat. Il s’agissait d’un lieu de refuge dans la montagne pour les premiers chrétiens persécutés. Il est difficile d’y accéder en voiture, le sentier qui y mène étant rocailleux et non asphalté. Sitôt parvenu sur les lieux du site, il faut emprunter un petit escalier qui longe la montagne et qui conduit à la chapelle. Un panorama formidable s’offre à la vue : il est possible d’embrasser du regard toute l’étendue de Bssettine el-Ossy. Selon les croyances locales, la vierge de Saydet el-Bzezat (dont le regard est troublant) sourd de l’huile lorsqu’une personne très croyante se présente à elle.

L’espace manque pour parler de Douma (1 150 mètres d’altitude, à 45 km de Batroun), village au patrimoine libanais considérable, et qui renferme également un hôtel et des restaurants. Cependant, avant de parvenir au village, il convient de s’arrêter pour visiter le monastère grec-orthodoxe de Saint-Jean Baptiste, vieux de plusieurs siècles, et qui renferme deux très belles églises. Les moines n’ont aucun inconvénient à ouvrir les portes du monastère aux visiteurs, mais les photos et les caméras sont interdites à l’intérieur. Récemment, des fouilles dans l’une des deux églises ont permis de retrouver les ossements de jeunes enfants qui avaient trouvé refuge dans l’église, et dont la tête aurait été coupée en signe de victoire, sans doute à l’époque ottomane ou mamelouk. Des bougeoirs ont été retrouvés près des ossements qui sont conservés à l’intérieur de l’église.

Bcheailé (1 250 mètres d’altitude, à 37 km de Batroun) se trouve sur le retour vers Beyrouth en suivant le circuit Kfifane-Smar Jbeil-Madfoun. Il existe également de nombreux sites à voir dans ce village, notamment des inscriptions sur des roches dans la montagne (lieu-dit de l’Ermite – al-Habiss) ou encore Qaleet el-Hosn, vieille forteresse phénicienne, romaine et croisée aujourd’hui en ruines. Mais l’attraction inhabituelle et qui mérite le détour reste l’existence d’une dizaine d’imposants oliviers réputés pour être parmi les plus vieux arbres du monde, aux racines ahurissantes, et qui sont toujours verts.

Un « triptyque de la sainteté », c’est ainsi que l’on pourrait désigner trois lieux d’une beauté exceptionnelle qu’abrite le caza de Batroun : Hardine, Kfifane et Jrabta.

Le Liban a trois saints. Deux d’entre eux sont intrinsèquement liés au caza de Batroun, et le troisième y a longtemps vécu. D’abord, saint Nehmetallah Kassab el-Hardini, né dans un pays sauvage, magnifique et qui conserve encore toute sa pureté, tout son mysticisme : il s’agit de Hardine-Beit Kassab. La tombe du saint est par ailleurs conservée au monastère Saints-Cyprien-et-Justine à Kfifane, devenu depuis quelques années un lieu important de pèlerinage religieux pour les touristes du monde entier, et surtout pour les Libanais.

Ensuite, sainte Rafqa al-Rayess, qui a vécu les dernières années de sa vie à Jrabta, au couvent Saint-Joseph-Jrabta, où elle repose. Un lieu d’une grande beauté mystique, et qui appelle au recueillement, à la méditation spirituelle et à la prière.

Enfin, saint Charbel Makhlouf originaire d’ Annaya, de Jbeil, et n’a pas véritablement sa place dans le triptyque des villages sanctifiés du caza de Batroun. Pourtant, il a lui aussi vécu, en tant que disciple de saint Nehmetallah el-Hardini, au monastère Saints-Cyprien-et-Justine, où se trouve également conservé le corps du miraculé frère Estéphan Nehmé el-Lefhedy.

En dehors de ces trois lieux phares de la chrétienté du Liban en général et du maronitisme tout particulièrement, la région regorge, tout comme le reste du caza, de très vieilles églises construites à l’époque des croisés, et dont certaines, délaissées, sont très malheureusement aujourd’hui laissées à l’abandon. Panoramas montagneux à couper le souffle, oliviers qui foisonnent à perte de vue, vestiges des différentes civilisations qui ont traversé le Liban, notamment phénicienne, grecque, romaine et byzantine, paysages naturels et rocheux merveilleux, gens du terroir affables et qui ont un sens certain de l’hospitalité : tout cela fait du caza de Batroun un lieu incontournable pour les touristes libanais et non libanais de toutes sortes : routiers et aventuriers, fanatiques des vestiges et de l’histoire ancienne, croyants et mystiques, ou tout simplement amoureux des grandes étendues naturelles sauvages et fascinantes…

A partir de la ville de Batroun, l’ascension vers Hardine qui offre une symbiose entre le sauvage et le sacré, prend un certain temps, puisque le village de Nehmetallah el-Hardini culmine à 1 100 mètres, et certains de ses vestiges à près de 1 500 mètres d’altitude. On peut y arriver par l’autoroute nouvellement construite, tout comme on peut prendre les petites routes plus ardues, mais bien plus jolies, qui passent par les villages du caza.

Après avoir quitté Batroun pour Ijdabra, puis Bejdarfel et Kour, le premier village où l’on peut marquer une petite pause est Kfarhatna.

Kfarhatna (450 mètres d’altitude, à 15 kilomètres de Batroun) renferme une église bâtie au début du XXe siècle sur les vestiges d’une vieille forteresse. Il s’agit de Mar Challita, l’ami des animaux qu’il guérissait dans son église. On peut également y trouver des tombes païennes et des puits. Zan.

Zan (650 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun) est le premier village digne d’intérêt sur le plan touristique. Il est également d’une très grande beauté. Si l’église paroissiale, Saint-Jean-Baptiste, date du début du siècle (1904) et ne présente pas d’intérêt historique particulier, on peut voir juste à côté d’elle le chêne le plus vieux du caza de Batroun. Tellement vieux et imposant que des courroies de fer ont été disposées tout autour de ses branches pour empêcher qu’elles ne se brisent.

Par ailleurs, les restes de la vieille église Mar Sarkis bordent le cimetière du village. L’église avait été construite sur les restes d’un temple païen. On peut également trouver dans le coin des tombes païennes taillées dans le roc. Enfin, l’église de Saydet el-Barbara, reconstruite sur une vieille église dont une partie est taillée dans le roc, mérite le détour. Elle se trouve près du monastère des sœurs de la Charité. Ftahat Sourat puis Kfarchleimane.

Si Fathat (550 mètres d’altitude, à 17 kilomètres de Batroun) et Sourat (500 mètres d’altitude, à 13 kilomètres de Batroun) ne présentent aucun intérêt particulier (Sourat était pourtant un village très important à l’époque des croisades), il n’en est pas de même pour Kfarchleimane (750 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun), premier véritable grand arrêt de cette tournée. Au terme d’une ascension de quelques minutes en voiture, il est possible d’apercevoir une petite église retranchée en contrebas, vers la gauche. L’église est inaccessible en voiture, et il faut y descendre à pied. Mais l’endroit, qui borde les cimetières du village, est d’une beauté à couper le souffle. Au milieu d’un site qui devait probablement être phénicien, il existe des rochers taillés qui sont d’une beauté surprenante. L’église elle-même, Saydet Naya, est très belle. Elle a été construite autour de 1700 – mais a apparemment été rénovée – au sommet d’un rocher taillé et creusé en chambre funéraire. Derrière l’église, près du cimetière, il existe une toute petite cave chapelle encastrée dans le roc. Abritée par une grille en métal, elle renferme des peintures murales qui se sont détériorées avec le temps. Selon les explications locales, la chapelle devait être à l’origine une chambre funéraire, réaménagée en lieu de culte autour du XIIe siècle. Il reste des peintures un Christ Pantocrator de couleur ocre peint sur le mur gauche de la chapelle ainsi qu’une Vierge allaitant l’Enfant Jésus. Également discernable, une inscription en grec qui affirme : « Jésus-Christ triomphe », près d’une peinture représentant un archer tirant sur une bête, probablement le diable. Il existe également un autre Pantocrator peint au plafond de la chapelle, mais la peinture a sérieusement été endommagée par des feux allumés dans la cave.

Rachkeddé (600 mètres d’altitude, à 14 kilomètres de Batroun) renferme une vieille église, Mar Sarkis et Bakhos, construite sur les ruines d’un temple romain.

Helta (650 mètres d’altitude, à 18 kilomètres de Batroun), lieu de naissance du patriarche maronite Élias el-Hoayek, abrite la maison du patriarche, un site parfaitement aménagé pour les touristes.

L’église de Mar Abda est bâtie sur un temple romain, et l’église Notre-Dame (Saydet), d’une grande beauté, est considérée comme étant l’une des plus vieilles du caza. Elle a été restaurée.

À l’issue d’une longue traversée en voiture, qui descend vers Bsetine el-Ossy, il faut remonter vers le village de Kfour el-Arbi, qui culmine à 1 150 mètres d’altitude (35 kilomètres de Batroun). L’ascension est longue et difficile. Les routes de Kfour el-Arbi, petit village perdu dans la nature sauvage du caza de Batroun, tiennent plus des sentiers que des routes. Le village compte plusieurs églises, mais il est possible d’accéder, à partir de Niha, à une splendide forteresse croisée qui surplombe la montagne. Il s’agit de Saydet el-Qalaa, qui est juste construite sous Hardine, mais qui n’est accessible que de Niha.

La route principale pour remonter vers Hardine (1 100 mètres d’altitude, à 32 kilomètres de Batroun) à partir de Kfour el-Arbi étant actuellement hors service, il faut prendre ce qui est sans doute l’une des plus belles routes du Liban : une vaste forêt de pins à l’état sauvage, encore vierge de toute construction. L’idéal pour une bonne marche de scouts routiers. En voiture, le chemin est très agréable, mais il faut rouler lentement. Il conduit vers les hauteurs de Hardine, et plus précisément devant le lieu d’ermitage de saint Nehmetallah Kassab el-Hardini. Hardine est sans conteste la plus belle étape du périple. Elle renferme une dizaine d’églises et de monastères, certains datant de l’époque des croisés. Le plus bel emplacement spirituel à visiter est le monastère Saint-Phocas (Mar Fawqa) qui date du XVe siècle. Saydet el-Qalaa, la chapelle qui surplombe la forteresse visible à partir de Niha, est taillée dans le roc. Elle mérite le détour : le panorama qu’elle offre est sans pareil. Mais elle n’est pas d’accès facile. Il est surtout possible de visiter la maison de saint Hardini, aménagée pour les touristes.

Mais le bijou de Hardine, ce sont les vestiges – très mal conservés – d’un temple romain prostyle dédié à Mercure et qui se situe au sommet de la montagne (à 1 500 mètres d’altitude), tout prêt d’une station de télévision. La route n’est pas facile d’accès, mais le site vaut le détour. Derrière le temple, on peut embrasser du regard une grande partie du caza de Bécharré, notamment Qnat.

Pour redescendre de Hardine à Kfifane, et si l’on tient à faire le pèlerinage en une seule journée (l’ascension vers Hardine est fatigante et peut constituer un itinéraire à elle seule), il convient de reprendre la route de Kfarhelda, Beit Chélala, Oura-Andoula et Dael pour arriver à Assia. Il faut faire attention en redescendant de Hardine, car certains endroits sont toujours minés depuis la guerre. Des panneaux disposés au bord de la route signalent ces champs de mines antipersonnel.

Mais la région de Kfifane est complètement différente de celle de Hardine, dans la mesure où elle est bien plus accessible.

Jrabta et Kfifane sont deux étapes importantes au niveau du tourisme religieux, et les deux monastères, qui sont très bien aménagés pour les touristes, ne désemplissent pas. Par ailleurs, contrairement au jurd de Batroun, il est facile de trouver une multitude de restaurants et de snacks sur la route de Kfifane et de Jrabta.

Le haut pays batrounien semble désormais bien loin, et la sauvagerie du paysage de l’hinterland laisse la place à de beaux petits villages. La route d’Assia (870 mètres d’altitude, à 27 kilomètres de Batroun) est bordée d’oliviers à perte de vue. À Assia, l’église paroissiale Saint-Georges (1846) est bâtie sur des ruines romaines. Un autre très beau site à voir est Saydet el-Qalaa, une vieille église entourée de vieux rocs. Assia est célèbre pour la poterie qu’on y fait suivant une vieille technique n’utilisant pas la roue. Nehla, Mrah el-Hajj, el-Alali puis Chabtine.

La descente vers Kfifane se poursuit à travers une succession de jolis petits villages, comportant notamment des églises datant du XIXe siècle. Chabtine (500 mètres d’altitude, à 15 kilomètres de Batroun) renferme plusieurs églises, notamment les restes d’une dédiée à la Vierge Marie, bâtie sur les ruines d’un temple païen. La belle église byzantine de Mar Sarkis et Bakhos date, elle, de 1872.

Le détour par Deria (500 mètres d’altitude, à 13 kilomètres de Batroun) vaut la peine, non pas pour ses vestiges, mais pour un vieux chêne situé près de l’église Mar Nohra, laquelle est bâtie sur les ruines d’une vieille église.

L’église Mar Doumit de Jran (400 mètres d’altitude, à 9 kilomètres de Batroun) présente une vision pour le moins étrange : l’autel est bâti sur deux piliers d’un vieux temple romain, sur lequel l’église a été construite. Il est également possible de trouver à Jran une église Mar Sarkis et Bakhos datant de l’époque byzantine et une autre église, Saydet el-Ramat, datant du XVIIIe siècle. Ramat est le lieu de naissance du patriarche maronite Yaacoub el-Ramati (1139-1151).

Le monastère Saints-Cyprien (du nom du patriarche maronite de 1230)-et Justine de Kfifane (400 mètres d’altitude, à 10 kilomètres de Batroun) invite à prendre une pause spirituelle. Très grand, il abrite le cercueil de saint Nehmetallah Kassab el-Hardini (depuis 1858). Le monastère date de l’époque des croisades, et cette ancienneté se manifeste par la présence de plusieurs citernes taillées dans le rocher. Il y a également un grand couvercle de sarcophage derrière le monastère. À l’intérieur du monastère, on peut trouver de belles églises et visiter les pièces où saint Nehmetallah Kassab el-Hardini travaillait et priait. Le corps du Bienheureux Stéphane Nahmé y repose aussi.

À l’extérieur du monastère, il existe une belle église, Saydet el-Zrouh. Il y a également trois autres églises à Kfifane – dont l’une, Mar Abda, date du XIVe siècle – et une mosquée.

Jran, de nouveau, puis Mrah el-Zayat, puis Abdelli. L’église Notre-Dame de Mrah el-Zayat (450 mètres d’altitude, à 12 kilomètres de Batroun), qui date du XIXe siècle, a été construite avec des pierres de la forteresse de Smar Jbeil.

Abdelli (650 mètres d’altitude, à 16 kilomètres de Batroun) est un très beau village, où l’on peut trouver un lieu de camping en été, nommé « al-Mighraq ». Le site est recouvert par l’eau en hiver. Il existe deux vieilles églises au village, dont l’une date de l’époque des croisades.

Jrabta (540 mètres d’altitude, à 20 kilomètres de Batroun) abrite le couvent de saint Joseph, où sainte Rafqa a vécu les dernières années de sa vie. Le monastère abrite son cercueil. L’endroit est immense, avec des indications pour permettre aux touristes et aux visiteurs de se retrouver. C’est un lieu incontournable de pèlerinage, un lieu de recueillement et de prière d’une profonde sérénité. Le couvent de saint Joseph-Jrabta est célèbre pour les vêtements religieux qui y sont fabriqués et pour ses pâtisseries, dont le « marsaban». On y fait également des travaux manuels. Par ailleurs, il existe à Jrabta une église, Mar Abda, datant de l’époque des croisades, et d’autres églises des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.

Pour redescendre vers Beyrouth, on peut faire un détour en remontant vers Toula où l’on peut visiter et prier en l’église saint Doumit, ou encore faire une halte spirituelle à la Laure Abana- Notre Père, puis il faut reprendre la route qui conduit vers Jran, non sans avoir fait un crochet par le village de Sghar. Ensuite, une étape importante et agréable est la visite de la vieille forteresse de Smar Jbeil puis celle de la « Colline inspirée » de Ghouma réalisée par l’ingénieur Pierre Bassil, et enfin celle de l’atelier des frères sculpteurs Basbous à Rachana. On débouche ensuite sur Madfoun, pour reprendre l’autoroute vers la capitale.

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