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LA VIE SEMI-ÉRÉMITIQUE

«L’adoration du Père dans la cellule intérieure», tel est notre charisme qui s’accomplit dans une vie «contemplactive».

Contrairement aux autres Ordres religieux les Orantes-apôtres n’ont pas d’apostolat direct. Ou plus exactement, notre apostolat, c’est la prière.

«Contemplactif» ne signifie pas inactif; nous travaillons pour gagner notre vie. Ce travail se fait au sein de la Laure Abana. Par exemple, nous proposons l’hospitalité sacrée, l’accueil en retraite spirituelle.

Entre autres occupations, nous créons la «Marmite des ermites» qui présente les fruits de notre jardin à deux dimensions: extérieure (savon à l’huile d’olive, vente de nos fruits, élixirs de sauge ou d’autres herbes champêtres, tisanes, atelier de chapelets ou bracelets en noyaux d’olives), et intérieure (Collection Laure Abana- Notre Père: écrits spirituels ou audio de chants ou d’enseignements…)

LA VIE DE PRIÈRE

UN SOUFFLE D’AMOUR…

«Le cœur qui rayonne vaut mieux que l’esprit qui brille»

Le «corps à cœur» avec Dieu trouve place dans la prière commune, la prière liturgique, la louange des heures. Mais nous désirons faire de toute notre vie une prière. La présence à Dieu est possible parce que Dieu se tient mystérieusement à nos côtés: «notre cœur intérieur est Sa demeure».

Jésus dit: Demeurez en moi, comme moi en vous. Je suis la vigne; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire (Jn 15,4-5).

Cette présence à Dieu, attention du cœur intérieur, montre son authenticité dans la qualité de ses fruits: amour, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi (Ga 5, 22-23).

Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret; ton Père voit ce que tu fais dans le secret: il te le revaudra. Evangile de Matthieu, 6,6.

Nous prions dans «notre chambre», lorsque nous retirons entièrement notre cœur du tumulte et du bruit des pensées et des soucis, et que, dans une sorte de tête-à-tête secret et de douce intimité, nous câlinons notre Jésus en Le consolant de toutes les iniquités et le remerciant d’être notre hôte intérieur. Alors Il va nous introduire de plus en plus dans l’Intimité qu’Il partage avec Son Père.

Nous prions la porte close, lorsque nous supplions sans ouvrir les lèvres et dans un parfait silence Celui qui ne tient pas compte des paroles, mais regarde au cœur: l’Amant Divin.

Nous prions en secret, lorsque nous parlons à Dieu par le cœur seulement et l’application de l’âme… Jean Cassien, moine du Ve siècle

La prière personnelle trouve un terrain favorable dans la liturgie, la lectio divina, le silence, et aussi dans le travail et les relations fraternelles mais un moment particulier lui est réservé, où toute autre activité cesse: c’est l’oraison, offrande du temps dans une prière silencieuse, gratuite. Si cette pratique a été formalisée au XVIe siècle, elle plonge ses racines dans une riche et très ancienne tradition chrétienne et monastique. De tout temps, les chrétiens ont tenu en haute estime la prière du cœur, don d’amour qui ne cherche pas de résultat sinon l’amour lui-même.

La prière la plus parfaite et la plus élevée est celle qu’inspirent la contemplation de Dieu et l’ardeur de la charité, lorsque l’âme, absorbée dans l’amour qu’elle a pour son Créateur, lui parle tendrement et familièrement comme à un père… (Jean Cassien, moine du Ve siècle).

Le silence intérieur, ou encore les paroles du Notre Père peuvent être le support de cette prière, ce qui compte étant l’orientation du cœur, offert à Dieu sans partage. Alors notre oraison est un amoureux attachement à Dieu; une sorte de conversation familière et affectueuse avec la Trinité adorable dans laquelle nous devenons un peu la quatrième personne, comme une danse de feu où l’âme illuminée se tient tranquille, afin de jouir de Dieu aussi longtemps qu’il est permis.

LA PRIÈRE COMMUNE: LA LITURGIE OU LA LOUANGE DES HEURES

Jésus nous dit

Si deux d’entre vous, sur la terre, unissent leurs voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.

La prière commune fonde et consolide la Communauté en même temps qu’elle construit la relation de chaque croyant avec son Dieu et avec ses frères.

La liturgie ou prière commune de l’Église inclut la célébration de l’Eucharistie (la Messe) et celle de la louange des heures. Cette dernière est vécue en ermitage au même moment pour signifier notre solitude de communion sauf les vêpres chantées publiquement juste avant la Messe; elle rythme la journée par des Offices, essentiellement constitués de textes bibliques: on y chante les Psaumes, les Hymnes, on y lit d’autres textes importants de la Bible. On intercède pour l’Église et pour tous les hommes.

Toute cette vie de prière- de contact avec le Dieu Vivant- nous prépare à l’Eucharistie qui est le centre et le sommet de la vie de chaque Orantes-apôtre, et plus largement de chaque chrétien. Avec elle, la louange des heures ou “Œuvre de Dieu” est donc d’une importance centrale dans sa vie.

LE RYTHME QUOTIDIEN

HORAIRE DE LA JOURNÉE

L’horaire veut donner place à l’équilibre de la vie semi-érémitique: prière, travail et détente alternent.
Comme disaient les premiers moines du désert,
“l’arc ne peut pas rester toujours tendu, sinon il se casse”
Périodiquement, les Orantes-apôtres reviennent à l’ermitage où les attend le Bien- Aimé qui fonde leur vie et leurs actions.
HORAIRE : SANCTIFICATION DU TEMPS
Au Lever Louange d'action de grâce, oraison en ermitage
7:00 Petit déjeuner
7:30 Louange du matin en ermitage (1)
8:00 - 10:45 Travail du jardin extérieur
12:00 Louange du milieu du Jour (Lundi, mardi, mercredi)(1) publique
12:30 Déjeuner
Angelus, bénédicité, avant le déjeuner
Action de grâce après le repas
13:15 Détente. Travail du jardin intérieur en ermitage (Parole de Dieu, lecture de la vie d’un saint…), travail manuel possible.
16:00
  • Adoration Eucharistique publique
    (Lundi, mardi, mercredi, jeudi, samedi)
  • Louange du soir : vêpres publique
    (Lundi, mardi, mercredi, jeudi, samedi, dimanche)
  • Prière Sacerdotale de Jésus, Chapitre 17 de l’Évangile de saint Jean
17:00 Messe Maronite (HIVER: Jeudi, Samedi, Dimanche et Fêtes)
18:30 Dîner
Au coucher : complies en ermitage

(1) Nous sonnons le « naaous » (la petite cloche) pour rappeler chaque office en ermitage.

La Laure Abana est fermée du jeudi après la prière du soir jusqu’au samedi 8:00 car le vendredi est jour de Désert

Le retraitant est invité à vivre ce programme. Il doit respecter le silence du lieu. Il doit apporter sa Sainte Bible, ses livres de prières, ses draps, sa lampe de poche, et s’il le préfère, sa nourriture préparée à faire réchauffer.
Participation libre sur la base de 20 dollars par jour (déposée dans la boîte de la salle du Cénacle, sous le Regard du Bienheureux Stéphan Néhmé)

Le Vendredi est un Jour de Grand Silence et de complet Désert

LA LAURE ABANA EST FERMÉE

st-charbel

NOTRE SPIRITUALITÉ PUISÉE DANS LA TRADITION SYRIAQUE

On appelle «syriaque» l’araméen utilisé à Édesse et dans le royaume d’Osrhoène, qui est devenu la langue culturelle et liturgique des chrétiens du Proche-Orient jusqu’à nos jours.

C’est du côté oriental que la tradition mystique a été la plus riche et a fleuri, en Mésopotamie mais aussi sur les bords du golfe Arabo-Persique dans le Bet Qatraye, où l’on se souvient d’écrivains fameux comme Isaac de Ninive, Dadisho du Qatar, Martyrios Sahdona, Jean de Dalyatha; mais qui connaît Shubhalmaran, Hananisho de Beth Qoqa ou Beh Isho de Kamul?

UNE VISITATION FONDATRICE

Un certain jour en 1996 juste après mes vœux temporaires à l’ermitage Abana, alors que je fus plongée dans une nuit glaciale[1], deux hommes viennent me connaître accompagnés par le fidèle abouna Boutros Khalifé[2]: père Pierre Humblot[3] de l’école du Prado tout comme lui, et Robert Beulay. Ce dernier me regarde et me dit après m’avoir écoutée: «Vous avez été terrassée comme Saint Paul, et votre expérience mystique et ce contact direct avec le Christ me semblent si proche de celle des mystiques syriaques, voyez donc Saint Jean de Dalyatha et Joseph Hazzaya, bon courage surtout, je prierai pour vous, priez pour moi». Je n’avais alors que la Bible et l’Hostie consacrée sur un bout de tronc d’arbre. En 1999 mon père spirituel Jean Slim (Abbé Général des Moines Antonins) me fera découvrir les mystiques syriaques.

Ce sera vraiment grâce à leur fréquentation que j’arriverai à demeurer dans une «attitude- altitude» sur les ailes de l’Esprit Saint face à l’incompréhension quasi générale: une expérience crucifiante déterminante qui me jettera dans l’étreinte de feu avec Notre Seigneur Jésus-Christ: Ô délicieuse Croix fondatrice!

L’INFLUENCE DÉTERMINANTE DE SŒUR LAURENCE DELACROIX

Et cette orientation fondamentale puisée dans ce souffle syriaque me fut confirmée par la venue de Laurence en 2001 qui reconnut en ce souffle la source même de sa vocation.

C’est dans le contexte de notre vie d’union à Dieu et de notre appel que nous cheminons avec Jean de Dalyatha, moine de l’église syriaque d’Irak au VIIIème siècle, appelé aussi l’Ancien spirituel ou encore Jean l’Ancien. Cet auteur est l’un de cette multitude d’auteurs spirituels qui ont marqué les VIIe et VIIIe siècle comme Saint Ephrem, Dadisho de Qatar, Simon de Taibutéh, Isaac de Ninive ou le Syrien, Joseph Hazzaya, Sahdona et tant d’autres. Sa plume et Sa conscience sont influencées par la spiritualité de Saint Paul, l’apôtre des nations, à l’expérience mystique peu commune.

Jean de Dalyatha: «Gloire à toi! Combien sont admirables tes mystères! Heureux ceux qui t’aiment, car à tout moment ils resplendissent en ta beauté et Tu leur fais don de toi-même! C’est la résurrection anticipée des morts dans le Christ, dont a parlé le bienheureux Paul. Heureux êtes-vous, ô solitaires, car vous êtes devenus avec le Fils unique un seul Fils de Dieu par l’union à lui! C’est pourquoi les mystères du Père vous sont révélés et vous dites avec une liberté confiante: «l’intelligence du Christ est nôtre»; Il est apparu dans nos cœurs et ils ont été illuminés par la Gloire de Dieu».

Jean de Dalyatha nous montre comment celui qui est mort par l’ascèse et le travail intérieur entre pleinement dans la dynamique eschatologique de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ par laquelle Dieu lui-même se donne à nous. La beauté étant l’antonyme de la laideur de l’état de péché, l’union intérieure du cœur préfigure l’union au Fils lui-même, jusqu’au point où il n’y a plus qu’un seul Fils, Jésus-Christ et chacun de nous.

C’est par liberté confiante que l’ermite apôtre- oserais-je ajouter «tout chrétien authentique»- peut affirmer que son intelligence est devenue celle du Christ en référence à Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (2, 16) et que son cœur de solitaire est désormais illuminé par la gloire de Dieu selon la deuxième lettre aux Corinthiens (4, 6).

Jean de Dalyatha nous éclaire sur l’essence de la prière, et il préfère à tout la prière au Père: ABBA! Il nous entretient de la prière sous son aspect intérieur. Les mouvements de la prière, dit- il au début de sa douzième lettre, ne sont pas seulement les mouvements corporels qui l’accompagnent ordinairement (tels les agenouillements et la psalmodie) mais aussi tout mouvement psychique intérieur, dans lequel l’homme a un rôle actif; c’est pourquoi il dit de la prière qu’elle est une œuvre laborieuse jusqu’au moment où devenant la pureté de l’intellect, ses mouvements ne sont coupés que par le lever de la sainte lumière de la Trinité sur l’intellect. Cela il l’appelle l’émerveillement causé par la lumière, devenu pour nous «l’adoration du Père dans la cellule intérieure», notre charisme[4].

On pense fort ici à l’Évangile selon Saint Mathieu lorsqu’il est dit à Simon-Pierre que les portes du Royaume des cieux lui seront données; que celui qui reçoit gratuitement, donne gratuitement, et que nous sommes la lumière du monde. Et nous expérimentons bien vite- si nous prions sans nous lasser- que c’est l’Esprit Saint qui vient prier en nous, et là: STUPEUR SILENCIEUSE devant Dieu. Et dans le désir de l’union, on crie «Père, Père, Abba, Abba» (lettre aux Romains /26). La prière continuelle ne consiste pas en abondance de paroles mais en une louange dans le cœur qui jaillit sans interruption.

Ce que nous prenons- et essayons de mettre en pratique- de Jean de Dalyatha est son effort intellectuel continu, fondé sans doute sur sa propre expérience, pour intérioriser la prière et lui donner un sens pleinement mystique et théologique. Notre progrès spirituel se fait par la pratique d’une prière de plus en plus simple, dépouillée et intériorisée, c’est-à-dire en s’aidant de pratiques ascétiques et spirituelles, à nous diriger vers le cœur, le lieu où Dieu habite.

Le cheminement dans la prière est une expérience qui reste intime à l’être même de chacun jusqu’à devenir le témoin de Jésus Christ dans son humanité transfigurée et dans sa divinité crucifiée acceptées avec notre intelligence en synergie avec notre cœur.

Et c’est ainsi que nous avons commencé à aimer- et faire aimer-nos pères spirituels syro- orientaux, un trésor spirituel à découvrir!

  • [1] Brûlée par la Lumière dans une nuit humaine obscure.
  • [2] Prêtre du diocèse de Batroun, fondateur de Foi et Lumière.
  • [3] Pierre Humblot reviendra providentiellement en 2004 et rédigera avec nous la mouture canonique de la Maison de Prière Abana qui sera reconnue officiellement en 2005 par Monseigneur Paul Emile Saadé.
  • [4] Voir «Nos Constitutions»
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L’APPEL DE DIEU ET LA VOCATION

OFFRANDE DE L’ÊTRE POUR LE CŒUR DE L’ÉGLISE, ET POUR L’HUMANITÉ BLESSÉE

MAIS DE QUOI S’AGIT-IL AU JUSTE?

Quand on est libéré des passions grossières et de toutes les idoles, notre âme peut savourer l’expérience d’une Présence et entrer dans la Contemplation Silencieuse, expérience presque incommunicable.

Cette Présence est celle de l’Esprit Saint, Esprit du Christ Epoux, Souffle de Dieu le Père, Présence singulière qui siège en profondeur et dont le discernement fonde l’appel à s’engager sur le chemin mystérieux qui va vers l’Intérieur.

Une fois cette Présence découverte, tu vas saisir que le livre des mystères est en l’adorable Trinité et s’offre à son déchiffrement. Et c’est ce déchiffrement du livre des mystères qui embrasse toute l’expérience spirituelle de l’ermite apôtre de la Laure Abana: amante du Mystère sur le chemin mystérieux qui va vers l’Intérieur dont le terme est «un trésor caché», rien de moins que «le Royaume de Dieu qui EST au-dedans» (Luc, XVII, 21).

Chez nous, rien n’est à cacher, mais tout se vit dans le secret du cœur, d’un cœur à la recherche de l’absolu de l’amour, de l’absolu de la liberté, de l’absolu du bonheur…en un mot, de Dieu.

Si tout cela te questionne, si cette recherche t’attire, si tu souhaites greffer ta vie sur celle de Jésus- Christ, viens et vois.

Ma vocation, c’est “là où je suis appelé à être heureux, à participer à la Joie complète” Il est d’abord possible de passer trois jours, pour un premier aperçu de la vie à la Laure Abana.

On peut ensuite demander d’y vivre durant quelque temps. C’est la seule vraie manière de découvrir ce qu’est la vie semi érémitique: en faire l’expérience. En faire soi-même l’expérience, même pour un temps court, aide déjà à voir si c’est une orientation souhaitable ou non.

Si tu comprends que le Seigneur ne t’appelle pas dans cette voie-là, sois en paix: Dieu est partout!

Et si tu veux aller plus loin et découvrir les étapes de ton initiation, tu cliques sur «Constitutions».

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Deir Laure Abana- Notre Père

Toula – Diocèse de Batroun

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